Friday, November 19, 2010

Born to be wild

Errance télévisuelle, et je reste scotché sur un documentaire pas comme les autres, sur le bush australien. Un homme barbu, la mine fatiguée, explique comment pêcher avec une lance. Il sait aussi immobiliser les crocodiles, recueillir de l'eau en plein désert grâce à une bâche et quelques cailloux... sans effet de style ni artifice. Un air presque familier se dégage du personnage. C'est Malcolm Douglas, et mes recherches m'apprennent que malgré sa simplicité, ce papi old school est une des figures les plus célèbres du continent. Il a saisi le rêve d'une génération et renouvelé le mythe de l'homme face à la nature : une aubaine considérant tout ce qui coure, rampe, nage et vole dans le coin... Dans les années 60, âgé de 23 ans, il laisse tomber son travail au ranch pour parcourir l'Australie avec son ami David Oldmeadow. Le périple durera quatre années, pendant lesquelles les compères filmèrent leurs aventures. Il en résultera un documentaire devenu classique, et le poussera à en produire de nombreux autres suivant la même méthode : des prises réelles, sans "filet de sécurité" en cas de pépin. Accessoirement chasseur de crocodiles (Crocodile Dundee, mais sans les répliques humoristiques), il en devient finalement le gardien en ouvrant son propre Crocodile Park où il les soigne, les nourrit et les fait connaître. Son plus fidèle compagnon reste tout de même son chien, devenu aussi célèbre que lui. Il filma également des aborigènes tuant des kangourous afin de boire leur sang car l'eau manquait. Après avoir arpenté les régions arides, triomphé des serpents venimeux et vaincu un cancer, il est victime d'un accident de 4x4 sur sa propriété il y a quelques semaines. Son corps est retrouvé bloqué entre sa voiture et un arbre, le mystère demeurant entier sur cette ultime cascade. Aujourd'hui, le bon vieux Malcolm laisse derrière lui son histoire, ses images et l'Australie pleure son héros.

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