Saturday, May 08, 2010

Good Old 60's




















Monday, May 03, 2010

Wild at work

11 am / le téléphone vibre - je sors d'un coma léger - décroche. "Hi, I'm Catie B. from xxx Management, am I speaking with Gregory Provenzano ?" En un quart de seconde, réalisant qu'il s'agit peut-être d'une opportunité de job, je me rend disponible - en anglais et avec la voix rauque. Je confirme que je suis disponible (et comment !) pour un entretien, et reçoit quelques minutes plus tard un mail. Un peu plus éveillé, je comprend que je devrais passer un entretien collectif pour cette étrange entreprise, gérant des casinos en ligne à travers le monde. On me précise l'adresse, l'heure, le dress code (we are very relaxed with our dress wear, so casual attire is all that is required ! (i.e. Jeans etc). En retrouvant l'annonce à laquelle j'avais répondu il y a 3 semaines, je remarque qu'ils cherchent des gens bilingues, enfin un début d'atout face aux australiens qui j'espère, me vaudra moins de déception cette fois...

11 am le lendemain / j'arrive dans la banlieue Est de Sydney, à un quart d'heure de métro. Les immeubles de bureaux doivent être moins chers qu'au centre. L'atmosphère y est plus décontractée en tout cas, la plage n'est pas loin... Je trouve celui qui m'intéresse, 2ème étage. La standardiste me fait patienter ainsi que deux autres candidates. On fait rapidement connaissance - une australienne qui parle français depuis un séjour dans une fac lyonnaise et une mexicaine trilingue. Une employée de la boîte arrive et nous prend individuellement en photo (mais pourquoi ?!) soit-disant pour mieux nous reconnaître par la suite. Super, cela veut-il dire qu'ils voient trop de monde ? que la sélection se fait à la tête ? Je ne suis pas le seul à être surpris. Finalement, le 4ème candidat ne viendra pas aujourd'hui, on peut commencer l'interview! On traverse l'étage du building, vaste open space aux bureaux spacieux, employés jeunes, en short, tong et chemises à fleur pour certains, air conditionné, déco branchée minimaliste et grands panneaux lumineux du sol au plafond, recouverts de photos de vacances, de barbecues et soirées animées. Chaque salle de travail a un nom : celui d'une plage de Sydney, on s'installe donc à Coogee. Catie nous montre une video de présentation, le directeur du service client en est l'acteur principal et explique brièvement que tout est géré sur deux étages : conception des sites, marketing, promotion, hotline - effets spéciaux miteux et blagues à deux balles - ça donne envie et c'est fait pour ! On nous répète encore une fois qu'il faut être "cool... guys" car l'entretien est informel. Catie s'efface au profit du directeur, et d'une autre responsable. Sourire jusqu'aux oreilles, accent australien soigné, il nous demande si sa "prestation" comique nous a plu. Tout est mis en œuvre pour nous mettre à l'aise, et on rentre dans le vif du sujet : on veut vous connaître, savoir ce qui vous amène ici, au niveau professionnel et personnel. On se livre chacun notre tour à une présentation, anecdote originale bienvenue. Au bout d'une heure, et après avoir pris des notes, ils nous expliquent le fonctionnement en 24h/24 de l'assistance clientèle online, les trois shifts - matin, après-midi et nuit (23pm - 7am!), sachant que les places sont principalement à pourvoir pour ce dernier. Que penser de cette interview peu commune ? Deux longues journées plus tard, coup de fil positif ^^

Tuesday 9.00 am - First training day : nos deux "interviewers" de la semaine précédente accueillent la dizaine de recrutés. L'europe est bien représentée : Russie, Allemagne, Italie, France... Place au jeu "5 minutes pour découvrir 5 choses sur votre voisin et le faire partager ensuite" J'aime le bain multiculturel, et les futurs collègues Working Holiday Visa ! Il y a aussi les cadeaux - un jeu de carte et un mug chacun - puis nos contrats, le règlement et les opportunités. Peut être que tout ici n'est qu'exception de coolitude, la joie se lit sur les visages, soulagés d'avoir échappé aux employeurs peu scrupuleux de main d'oeuvre étrangère. Avant de décortiquer les logiciels, expliquer les mécanismes, apprendre les procédures durant quatre journées, on veut une nouvelle fois nous rendre heureux, en nous détaillant les nombreux avantages d'avoir signé chez eux. Cela commence par les pauses repas, rémunérées, ainsi que les sessions de formations. Ensuite, il y a la cuisine à notre disposition, avec boissons en libre service ainsi que plusieurs fois par semaines, des légumes et fruits livrés "car on tient à ce que notre personnel se nourrisse sainement !" (ironie déguisée ou non, les réactions se limitent à quelques regards étonnés). Pour suivre la même conduite, une salle de gym est la disposition des employés ainsi qu'une douche, si l'envie nous prend de soulever des poids à la sortie du boulot. Les semaines sont rythmées par des évènements sportifs gratuits auxquels on s'inscrit, dirigés par des pros. Régulièrement, des "Social Events" sont organisés comme des barbecues, des soirée caritatives.. en effet, l'entreprise parraine un projet de construction d'école près de Durban en Afrique (une petite pièce est aussi appréciée lorsque l'on prend un Coca Zero ou un Nespresso à la pause). L'investissement personnel est la clé de la réussite professionnelle et il sera important d'intégrer ce principe !

Saturday 22.35 pm - First working night : ce qui est pour moi le début d'une journée de labeur, correspond au coup d'envoi de la beuverie pour la majorité urbaine. Mini-skirts serrées et maquillage outrancier accompagnent les dandys costumés, qui titubent déjà en chantant du Black Eyed Peas. Ambiance fauve dans le métro... Je réalise que rarement je pourrais profiter de ces nuits de week-end, travaillant 40h de nuit du mercredi au dimanche. Sur place, face a mes deux écrans, les heures défilent, et les joueurs aussi. J'aiguise mon anglais virtuel et minimise mon français originel car on nous répète qu'il faut se faire comprendre avant tout, à coup de smileys et de rhétorique électronique. Je tente même quelques chats en espagnol, foireux. La notion de stress au travail est inexistante, tout comme celle d'objectifs, et c'est une préoccupation première! Nos superviseurs sont là pour nous aider au moindre problème, et ils ont intérêt à bien le faire car nous devrons les juger régulièrement par écrit. Dès le deuxième jour, je partage ébahi l'afterwork adopté par des vétérans de la boîte et ça donne mal au bide - à l'heure de la débauche, c'est à dire à l'aube, RDV au pub le plus proche pour liquider des bières aux côté des piliers de comptoir locaux. Dur dur de respecter certaines traditions mais c'est ça l'intégration. Une semaine plus tard, j'ai presque adopté le rythme nocturne et l'humeur bougonne du wombat. Qu'importe, je crois que je regrette déjà la limite de 6 mois chez le même employeur imposée par le visa...