Monday, August 23, 2010

Kino Effect

"Who needs Cannes when there is Kino ?" apparaît sur fond bleu, lumière tamisée, un remix inconnu raisonne... ça sent le vent de rébellion artistique. C'est l'heure de la messe mensuelle Kino, célébrée par la communauté "alternative" de Sydney. Jeunes, vieux, poètes, musiciens, mais surtout, cinéphiles sont venus reformer le public éphémère comme à l'accoutumée, dans une rue sombre derrière la gare centrale. Le hangar désaffecté a été réhabilité par la mafia underground, en slim et pull vintage. Le principe est simple : créer un film de moins de dix minutes, spécialement pour l'occasion, diffusé en avant-première et incluant le numéro de la session. Je me sers un vin chaud, attrape à la volée une part de pizza pendant que mes amis monopolisent les coussins jetés sur le sol devant l'écran. Lever de rideau sur les productions drôles / pathétiques / engagées / scatologiques d'inconnus en mal de reconnaissance. L'intermède musical live marque la pause. "Challeeenge" hurle le public pour remettre dans le droit chemin le participant déviant qui aura trahi une règle sacrée - il devra fabriquer un autre film sous contrainte thématique : accent britannique sur mars ou complainte érotique de l'homme barbu. Un peu à l'image de cette société, du fun toujours, des émotions encadrées, des sourires d'usage, dans un temps imparti qui ne sera pas dépassé. Sans surprise, cette soirée, comme les précédentes, est née sur Facebook, a vécu sur Twitter et demeurera sur Youtube.

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